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Cours V : Le lavement et purgation

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Cours V : Le lavement et purgation Empty Cours V : Le lavement et purgation

Message  dotyy Dim 29 Jan - 14:43

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Introduction

Les premiers écrits datent de 3 000 ans avant J.C.. Le papyrus Ebers témoigne de l’importance du nettoyage du côlon par voie rectale.
Les Egyptiens se servaient de suppositoires et de lavements, imitant en cela l'ibis qui, avec son long bec, faisait pénétrer de l'eau dans son rectum. Au Moyen âge, l'ibis se trouva remplacé par la cigogne et au XIII ème siècle, Albert Le Grand rapportait que ces dernières prenaient dans leur bec de l'eau de mer qu'elles introduisaient dans leur corps par l'anus, et ainsi se faisaient des lavements.

La médecine d'Hippocrate a influencé les mesures thérapeutiques pendant l'antiquité, et sont toujours d'actualité. Les lavements intestinaux ont une valeur importante en thérapie et prévention.


Us et coutumes

On n'agit pas de n'importe quelles façons, Hippocrate accorde un rôle important aux traitements évacuateurs, vomitifs et purgatifs, pour chasser les "humeurs peccantes" à l'origine de nombreuses maladies. Et l'on décide de l'une ou l'autre voie selon la saison :"en été, il faut purger par le haut, en hiver par le bas". Mais il tient compte également du tempérament et préconise "les lavements salés et ténus pour les personnes grasses et humides, plus gras et plus épais pour les personnes sèches et grêles"...Les laxatifs les plus souvent prescrits sont alors le lait d'ânesse cuit, le melon et le jus de chou. Plus drastiques, le ricin, la coloquinte et surtout l'ellébore noire sont réservés à des cas plus sévères.

Ce sont les apothicaires qui sont chargés de l'administration du lavement, ce qui nécessite une main exercée et un bon nombre de connaissance comme la théorie des humeurs.

L'utilisation fréquente de l'expression "prendre médecine" qui consiste en une purgation par voie orale témoigne du caractère habituel et répétitif de l'absorption de potions purgatives par les malades et les bien-portants.

Cours V : Le lavement et purgation Egypte10
Motif égyptien d'un clystère à sarbacane.
Un liquide est insufflé dans le rectum avec la bouche à travers une sarbacane


Pourquoi exécute-t-on des lavements et purgation?

Outre l'effet thérapeutique des lavements adoucissants, astringents, excitants, stimulants dont il indique la composition, la bonne température etc..., Hypocrate les recommande comme moyen nutritif. Ce concept est repris au II siècle par Galien, qui propose une liste de substances aptes à être ainsi administrées et qui sont "particulièrement utiles si une perte de l'appétit est apparue".

Si les indications des purgations et lavements sont multiples et variées, les instruments utilisés pour l'administration de ces derniers ne le sont pas moins : entonnoirs en bois, tiges de roseau ou de bambou, au travers desquelles le produit est soufflé dans l'intestin, vessie d'animal attachée à un os de patte de dinde évidé, faisant fonction de canule...

Toutefois, on continue de pratiquer selon les principes hippocratiques notamment avec les électuaires, les gargarismes, les purgations et lavements, ces derniers ayant la réputation d'être bons "aux passions des boyaux et des rognons". Les plantes orientales envahissent ensuite la pharmacopée mais on utilise aussi quelques plantes européennes dont la camomille additionnée de miel, de sel et d'eau dans le traitement de la constipation.

Le lavement nutritif est toujours d'actualité, on pense que l'estomac exerce un pouvoir attractif sur les substances que l'on introduit dans l'intestin, quand celui-ci est au préalable vide et que l'organisme a besoin d'être alimenté. On procède alors à un double lavement, le premier à visée évacuatrice suivi d'une injection nutritive à base de lait, œufs, miel voire n'importe quel potage censé grimper à travers l'intestin et remonter jusqu'à l'estomac.

Mais ces méthodes ne suffisent plus lorsque constipation opiniâtre et douleurs abdominales intenses réalisent les fameuses "coliques de miserere", en ces cas là il est nécessaire de prendre d'autres mesures, que nous verrons à la suite.

Selon Celse "La plupart du temps, il est préférable de recourir aux lavements. Cette pratique, adoptée par Asclépiade avec réserve, cependant l'usage modéré qu'il faisait de ces remèdes me paraît offrir les plus grands avantages : car il n'est pas nécessaire de les prescrire souvent, mais une fois seulement ou deux fois au plus, s'il y a pesanteur de tête, obscurcissement de la vue, affection du gros intestin que les Grecs nomment colon, douleurs dans le bas-ventre ou dans les hanches, amas de bile, de pituite ou d'une humeur aqueuse dans l'estomac, difficulté d'expulser les gaz, constipation, séjour trop prolongé des matières fécales dans le rectum ; ou bien encore si le malade, sans pouvoir aller à la selle, rend des gaz d'une odeur stercorale, si les matières alvines sont corrompues, si la diète observée d'abord n'a point enlevé la fièvre, si l'on ne peut faire une saignée nécessaire, parce que les forces du sujet s'y refusent, ou qu'on n'a pas saisi le moment convenable ; si l'on a bu avec excès avant de tomber malade, ou enfin si la constipation succède brusquement à un relâchement du ventre, habituel ou accidentel. Les préceptes à suivre à cet égard sont de ne point ordonner de lavement avant le troisième jour, lorsque la digestion n'est pas tout à fait terminée, ou que le malade est épuisé déjà par une affection de longue durée."

Comme vous pouvez le constater, les lavements ont une réelle utilité.


Comment procéder?

On injecte ces lavements avec une poche à lavement (vessie d'animaux, cuir) reliée à un tuyau de roseau ou de sureau qui permet de laver des parties internes du corps par les orifices naturels : nez, bouche, anus, oreille, vagin, pénis. Ma foi pas très agréable mais bien pratique et nécessaire!

Mais aussi par le clystère (nom masculin apparu en 1256, provenant du grec kluzein = laver) est un lavement ou une injection médicamenteuse dans le rectum. Le seul obstacle qui eut pu s'opposer à la si belle carrière du clystère, résidait dans la pudeur féminine. Alors est inventée la "perruque à tonsure" dont le double mérite fut de réussir à cacher ce qu'il était inutile d'exposer et à circonvenir précisément le champ d'action de l'opérateur...

Dès lors les clystères sont employés très largement pour traiter les affections les plus contradictoires : diarrhée ou constipation. Leur composition varie grandement selon leurs indications : émollients, purgatifs, astringents, anodins à visée antalgique ou détersifs et carminatifs...

La médication purgative pratiquée par voie orale ou sous forme de lavement avec la fameuse seringue à clystère doit soulager le contenu digestif, stimuler les secrétions intestinales et favoriser la dérivation des humeurs "mauvaises".

Les clystères font parties des plus anciens instruments de la médecine. L'histoire des clystères remonte probablement jusqu'à la préhistoire. Au cours du temps, les différents peuples ont développé leurs propre méthode de clystère. Elles se différencient par la manière de franchir la résistance du canal anal. Cette procédure s'effectue par l'insufflation à l'aide d'un tube ou par pression manuelle sur un sac ou bien avec un récipient déformable à l'aide d'une seringue à piston ou un entonnoir tenu en hauteur. nous pouvons donc imaginer qu'il y aura encore évolution sur cet instrument essentiel aux lavements.


Quelques exemples

1-Les anciens sollicitaient le relâchement du ventre dans presque toutes les maladies par des lavements et différents purgatifs. Ils donnaient l'ellébore noir, le polypode, l'écaillé de cuivre (en grec λεπὶς, χαλκοῦ) et le suc de tithymale, dont une goutte mêlée à du pain purge abondamment. Ils faisaient prendre aussi le lait d'ânesse, de vache ou de chèvre ; ajoutaient un peu de sel à ce lait, le faisaient bouillir, et, séparant ensuite la partie caillée, prescrivaient comme boisson la partie séreuse. Mais ces médicaments dérangent presque toujours l'estomac ; et s'ils provoquent des selles trop abondantes ou trop rapprochées, ils affaiblissent le malade. On ne doit donc jamais administrer des remèdes de cette espèce dans une maladie, à moins qu'il n'y ait point de fièvre. Ainsi l'on pourra donner l'ellébore noir dans l'atrabile, la folie mélancolique, ou dans une paralysie partielle ; mais, dès que la fièvre existe, il est plus convenable de prendre des aliments et des boissons, qui tout à la fois nourrissent et tiennent le ventre libre. Il y a telles maladies où il est utile de purger avec le lait.

2-Particulièrement les constipations, accompagnées de symptômes désagréables, demandent à être supprimées le plus rapidement possible. L'eau introduite à l'aide du clystère ramollit et liquéfie les selles d'une part et stimule d'autre part une dilatation du colon. Lors d'une quantité suffisante de l'eau introduite, le réflexe du transit est enclenché et ainsi la défécation. En comparaison avec les laxatifs oraux, les lavements ont l'avantage d'un effet rapide et bien contrôlable. L'application est uniquement locale, c'est à dire dans la partie basse du colon, ainsi le corps et ses organes ne sont pas touchés. En règle général, un ou deux lavements suffissent lors d'une constipation afin de rétablir le transit, la défécation. L'utilisation d'eau pure du robinet est ce qu'il y a de mieux. Des additifs contenant du sel ou de la glycérine ne sont pas nécessaires dans la plupart des cas. Lors de paresses intestinales chroniques, un lavement quotidien pendant une durée longue est conseillé, et de préférence au même moment de la journée afin d'habituer le colon à un rythme naturel. L'arrêt de mauvaises habitudes alimentaires et des exercices physiques ne seront cependant pas superflus.


Quelques remèdes

- Lavement Purgatif : Feuille de séné 1/2 once, sulfate de soude 1 once, Eau bouillante
- Lavement Purgatif des peintres: Electuaire diaphoenix 1 once, Poudre de Jalap 1 gros, Sirop de Nerprun 1 once, infusé de 4 gros de séné , mêlez
- Lavement Anodin des peintres: Vin rouge 12 onces, huile de noix 6, Mêlez, ce lavement, ainsi que le précédent fait partie du traitement de la colique des peintres par les père de la Charité.
- Lavement nourrissant: Gélatine 1 gros, Eau. Faites dissoudre à chaud pour qu'il reste six onces d'injection.
- Lavement Camphré: Décocté de graine de lin 1 livre, Camphre 1 gros, délayez le camphre au moyen d'un peu de jaune d'oeuf.

D’autres remèdes évacuateurs sont également mis en oeuvre :
• Les émétiques (vomitifs) : ipéca, kermès minéral, vin émétique ;
• Les diaphorétiques (sudorifiques) : gaïac, salsepareille ;
• Les apéritifs (diurétiques) : asperges, tisanes ;
• Les vésicatoires : cantharides, térébenthine ;
• Les révulsifs et décongestionnant : ventouses médicales.


Quelques illustrations de clystères

Cours V : Le lavement et purgation Cliste12-2838748 Cours V : Le lavement et purgation Cliste13-2838762


Et du vomissement ?

Le lavement anal se concentre sur les parties inférieures du corps, il y également la purgation pour les parties supérieures .

Le vomissement, qui même en état de santé est souvent nécessaire aux personnes bilieuses, l'est également dans les maladies provoquées par la bile. Il est nécessaire à tous ceux qui éprouvent des frissons et des tremblements avant la fièvre, aux personnes atteintes de choléra, à celles dont le délire est accompagné d'une certaine hilarité, et enfin aux épileptiques. Mais dans les maladies aiguës et dans les fièvres il ne faut pas employer de vomitifs trop violents, ainsi que je l'ai dit plus haut en parlant des évacuations. Il suffit d'exciter le vomissement par les moyens que j'ai conseillés aux personnes bien portantes. Au contraire, dans les affections violentes et chroniques, mais sans fièvre, comme l'épilepsie ou la folie, on peut administrer l'ellébore blanc. On ne le prescrit jamais avec succès en hiver ou pendant l'été, mais il réussit très bien au printemps et passablement en automne. Avant de le donner il faut préparer le corps en l'humectant. Il ne faut pas ignorer que les médicaments de ce genre pris en boisson ne sont pas toujours utiles aux malades, et nuisent toujours aux gens bien portants. (selon Celse)

Ceux-ci s'effectuent en été mais il est déconseillé de faire la purge les jours de très fortes chaleurs.

Cours V : Le lavement et purgation Facmeduse-292133e

Cours rédigé par Stephandra
Médecin de l'Ostel-Dieu de Paris
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